Concernant ce qui différencie la Sophrologie (Caycédienne) du Mindfulness, le Dr Natalia Caycédo, fille du fondateur de la Sophrologie (Dr Alfonso Caycedo) m’a répondu, en substance, que la Sophrologie s’occupait, en plus du présent, du passé et du futur alors que la Pleine Conscience restait dans le présent. Et que la Sophrologie donnait de ce fait plus de sens à la vie d’un individu. Elle ajouta, très honnêtement, que c’était un point de vue subjectif de sa part.
C’est une réponse intéressante au sujet d’un courant bien mieux installé en Europe que celui de la MBSR et de la Pleine Conscience. Si l’on considère le nombre d’écoles et de praticiens installés. La Sophrologie a été inventée en 1960 en Europe alors que Jon Kabat-Zinn a inventé la MBSR en 1979 aux Etats-Unis. L’histoire ne dit pas si Jon s’est penché un jour sur la Sophrologie pour créer sa propre technique.
Pourquoi les comparer?
Tout d’abord parce que les 2 approches puisent leurs techniques toutes deux dans le bouddhisme et d’autres outils orientaux (on le sait moins pour la Sophrologie). Ensuite parce qu’elles sont les mieux acceptées et les plus médiatisées aujourd’hui.
De mon point de vue ce qui les oppose est assez simple.
Le Mindfulness et la MBSR sont des approches simples et pragmatiques. Elles ne s’essayent pas vraiment à apporter une série de solutions thérapeutiques multiformes. La Pleine Conscience offre une solution anti-stress et une promesse de plus de bonheur avec une technique très facile à comprendre (plus compliquée à suivre assidument). Elle repose en particulier sur un champ philosophique (celui du bouddhisme) qui est clair, structuré et cohérent.
La Sophrologie offre, elle, des moyens pour résoudre différentes difficultés comportementales et atteindre des objectifs physiques et mentaux (sommeil, troubles alimentaires, douleurs, stress, préparation mentale, etc.). La palette est large malgré un fonds théorique pas tout à fait clair, ni très étudié scientifiquement. La Sophrologie Caydécienne va, elle, assez loin dans son cadrage théorique de la conscience avec son propre jargon, un peu trop obscur d’après moi. L’architecture des concepts ne me semble pas logique ni très compréhensible. Mais là c’est moi qui donne mon point de vue très subjectif!
Quoi qu’il en soit la Sophrologie est davantage acceptée en France dans le monde médical même si la méditation de pleine conscience monte en flèche dans ce milieu.
Dans le monde de l’entreprise, la Sophrologie est surtout très bien installée en tant que technique de relaxation. Et encore plus dans le sport de haut niveau pour la préparation mentale, ce qu’elle sait très bien faire. Sans compter le milieu militaire avec les TOP, version très « terrain » de la Sophrologie. La méditation en France trouvera toujours un peu de résistance dans le monde de l’entreprise car le terme renvoie vers une notion contraire à la pratique (réflexion profonde sur un sujet) ou à la religion.
Notre Jolly Good Fellow international, Chade Meng Tan (employé google n°107) parcourt, malgré tout, le monde pour former les entreprises à la pleine conscience avec son équipe du Search Inside Yourself Leadership Institute. Ils ont d’ailleurs très bien compris que leur discours ne devait pas faire référence à la méditation mais davantage s’appuyer sur les travaux des neuro-scientifiques sur les émotions et le cerveau. Malgré le scepticisme des médias français un peu de bienveillance et un peu plus de conscience permettront certainement d’intégrer de façon plus cohérente les techniques de relaxation qui sont proposées en entreprise.
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